Lorenzo Fernández
Lorenzo Fernandez est né en 1970, à Madrid (Espagne). A l’âge de quatorze ans, il décide de consacrer sa vie entièrement à l’art et étudie dans un premier temps la peinture décorative à l’Institut Polytechnique Virgen de la Paloma, où il reçoit l’enseignement du maître Angel Pozo. Au sein de cette institution, il suit notamment les cours de construction et de mise en espace des décors. Cette formation tout à fait singulière lui a valu de travailler d’abord pour la télévision espagnole, puis en 1991, de réaliser les décors des pavillons de l’Afrique, du Maroc et de l’Océanie à l’Exposition Universelle de Séville.
Sa technicité est telle qu’elle le conduit à suivre en parallèle une formation de restaurateur. A son issue, il effectue la restauration de fresques murales de plusieurs monuments historiques de la ville de Madrid aux cours desquelles il s’initie aux secrets des techniques anciennes. Mais peu à peu, l’artisan talentueux qu’il est, éprouve le besoin de se consacrer uniquement à la peinture. Pendant 4 années, il intègre ainsi l’Académie de dessin Artium Peña à Madrid. Une institution qui lui décerne à la fin de ses études le Premier prix de l’Académie.
Par la suite, Fernandez développe un style unique confondant de réalisme. Possédant une incroyable capacité de travail et une facilité évidente pour la peinture, il intègre progressivement des notions d’art conceptuel. La haute technicité de son œuvre est proprement fascinante tant il est difficile pour le regardeur de différencier sa peinture d’une photographie.
Pour autant, Lorenzo Fernandez n’use d’aucune technologie moderne. Ses seuls outils sont ceux du peintre traditionnel : palette et pinceaux à la main. A l’image des grands maîtres espagnols tels que Velasquez ou encore Zurbaran, qu’il désigne comme des références absolues pour son œuvre, Fernandez entend communiquer le sujet représenté de la manière la plus immédiate possible. Ainsi, dans un mélange d’huile et d’acrylique qu’il superpose en glacis sur panneau d’aluminium, il crée des compositions issues d’un monde contemporain fait d’objets du quotidien.
Mêlant photographies de son enfance, figurines et jouets, objets et autres bibelots présents dans son atelier, il les arrange dans un plan serré comparable à une prise macrophotographique. La précision de leurs sélection et juxtaposition crée des mises en scène uniques éminemment porteuses de symboliques cachées. Car ces objets parlent de nous, et ne sont pas sans rappeler le concept de memento mori et ses innombrables manifestations dans notre société actuelle. Dans un univers silencieux, chacune des oeuvres de Fernandez de par sa composition et l’ordonnancement des éléments, invite le regardeur à une réflexion poétique et philosophique sur le temps, l’histoire et la condition humaine.