Daiya Yamamoto
Né en 1986 dans la préfecture de Nara au Japon, Daiya Yamamoto suit une formation artistique au sein de l’Université de la ville d’Hiroshima, où il se spécialise dans la technique de la peinture à l’huile. Aussitôt diplômé, ses œuvres sont exposées régulièrement au sein de galeries et institutions muséales tels que le Musée préfectoral de la ville d’Hiroshima, et le Okanoyama Museum of Art Nishiwaki. En 2017, il remporte le prix d’encouragement décerné par le prestigieux Tokyo Central Museum of Art.
Fasciné par le genre du trompe-l’œil, Daiya Yamamoto s’imprègne de cette technique qu’il découvre au contact de chefs-d’œuvre flamands observés dans les musées ou reproduits dans les livres d’art. Yamamoto est alors frappé par ces représentations à la fois convaincantes et troublantes de la réalité. Selon l’artiste, la lisibilité du trompe-l’œil confère un accès universel à la compréhension de la peinture ; n’importe quel observateur, n’ayant aucune connaissance en matière d’art, étant capable d’apprécier le tableau.
Tandis que la peinture en trompe-l’œil est traditionnellement associée à la culture occidentale, Yamamoto en modifie les sujets traités et leur mise en scène, pour privilégier une réduction drastique du nombre d’objets gravitant dans une structure réduite à son essentiel. L’image créée est épurée, nette. Par cette démarche, l’artiste remet en question un des genres les plus classiques de l’Histoire de l’art, à savoir celui de la nature morte. Il en reprend les codes, la technique de peinture à l’huile accoutumée – qu’il réhausse à terme d’un fin trait de crayon – pour finalement en proposer une version tout à fait originale. D’une précision quasi photographique rivalisant avec les modèles eux-mêmes, les objets sont tirés pour la plupart d’un quotidien banal, commun à une société japonaise contemporaine. Il aime les disperser, suspendre les plantes à des fils et figer le tout dans un vide radical. Il semble alors que la linéarité des cordes ainsi que le principe d’agrandissement et de mise en lumière appliqués à ces motifs contribuent d’une certaine manière à l’abstractisation de ses œuvres en dépit d’un hyperréalisme évident.
Son esthétique à la composition épurée et à la palette claire façonne des natures mortes intemporelles au travers desquelles se dégage cette sérénité si caractéristique de l’art japonais. Inhibé dans un format de temps et d’espace, Daiya Yamamoto accentue la présence de ses sujets en leur procurant une charge émotionnelle et poétique. Ses œuvres se veulent en fin de compte le reflet d’une culture locale et historique le désignant, de fait, comme l’un des représentants des peintres de trompe-l’œil dans le Japon contemporain.