Marc Chagall
7 juillet 1887 (Liozna, Biélorussie) – 28 mars 1985 (Saint-Paul-de-Vence, France)
Marc Chagall naît en Biélorussie, dans une famille juive de l’Empire russe. Après des études à Vietebsk, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, où son maître Léon Bakst l’initie aux avant-gardes européennes. Désireux d’intégrer cette scène artistique, il se rend alors à Paris entre 1910 à 1914 où il s’initie aux différents mouvements artistiques. Par l’étude des grands maîtres du Musée du Louvre et l’observation du Fauvisme et du Cubisme naissant, il conçoit une manière de peindre qui, sans se rattacher à aucune école, se nourrit de nombreux enseignements. C’est avec une liberté dans la forme et la couleur, conjuguée à l’imagerie symbolique de la croyance judaïque et de l’art populaire russe, que Chagall s’affirme rapidement comme une figure incontournable de l’Ecole de Paris. Le « peintre de la surréalité », comme le décrivait Apollinaire en contemplant ces toiles où se mêlent rêve et sacré.
Il quitte définitivement la Russie après un dernier séjour, de 1919 à 1922, durant lequel il fonde et dirige une école d’art à Vitebsk et décore le théâtre de Moscou. Après un passage à Berlin, il s’installe à Paris, où il signe rapidement un contrat avec le marchand d’art Ambroise Vollard. Son talent est également bien connu outre-Atlantique, à New York il s’exile pendant la guerre. C’est lors de ce séjour que le MoMA lui organise une exposition en 1946, et qu’il réalise durant cette période les décors pour les ballets « Aleko » de Tchaïkovski et « L’Oiseau de feu » de Stravinsky. En 1944, sa femme Bella Rosenfeld décède subitement. Pour autant, l’image de sa muse et épouse continue d’habiter les toiles de Chagall jusqu’à sa mort.
Le traumatisme des deux guerres n’a en rien altéré le caractère onirique et poétique de son œuvre. De retour en France en 1948, il s’installe à Saint-Paul-de-Vence, où il fréquente régulièrement Matisse et Picasso. Là-bas, il diversifie son art et se consacre à de nouvelles techniques : céramique, mosaïque, tapisserie, sculpture, et vitrail. Il travaille inlassablement, continuant d’être très sollicité pour des commandes publiques de grande envergure : les vitraux de la cathédrale de Reims (1958) et de celle de Metz (1968), ainsi que le plafond du Palais Garnier qui lui est demandé par André Malraux en 1963. En 1977, Valéry Giscard d’Estaing lui remet la Légion d’honneur, et Teddy Kolek, maire de Jérusalem, le nomme citoyen d’honneur de la ville. Reconnu par tous, le peintre se voit organiser une grande rétrospective en 1985, année de sa mort, à la Royal Academy of Arts à Londres. Les œuvres de Chagall continuent de fasciner par leurs couleurs et leur onirisme, et sont aujourd’hui conservées dans les plus grandes collections muséales et privées du monde, à l’instar du Musée des beaux-Arts de Montréal et du Solomon R Guggenheim Museum de New York.