Youn Hye Sung

Youn Hye Sung est née en 1970 à Séoul, en Corée. Elle étudie les arts plastiques au collège et au lycée et peint les paysages de sa jeunesse en Corée. « Mon père était paysagiste » confie-t-elle au détour d’une conversation. Youn Hye Sung s’installe à Paris en 1995. Elle étudie la linguistique pendant un an puis s’inscrit aux Beaux-Arts de Marseille où elle passe trois années. Aujourd’hui, elle vit entre la France et Séoul, où elle a aussi un atelier.
Au cours de ses études dans le midi de la France, Youn Hye Sung s’intéresse à l’ombre comme moyen de représenter la lumière, en négatif. Elle peint l’ombre d’une chaise, puis des autoportraits de sa silhouette projetée. Enfin les végétaux s’imposent comme motifs récurrents. Elle travaille par décalque, attendant avec impatience la soirée pour tracer à même le sol les contours des feuilles qui s’impriment sur le pavé.
Les années passant elle perfectionne sa technique, faisant désormais usage de la photographie et de la lumière artificielle pour multiplier les occasions de capturer ce phénomène qui la fascine. La toile est un écran qu’elle traite comme le support d’une synthèse colorée. Elle superpose plus d’une dizaine de couches de peinture pour constituer un arrière-plan puis fait émerger la forme du fond, par soustraction.
La peinture de Youn Hye Sung est cyclique. Les ombres reviennent à chaque fin de journée. À nouveau, le pinceau large glisse de haut en bas, avec la précision d’un geste souvent répété. Le motif, travaillé en série, est réitéré dans un redoublement rassurant jusqu’à n’être plus qu’une forme à admirer. Ces dernières années, Youn tend vers des travaux de plus en plus abstraits qui unissent les contraires avec une délicatesse inusité.